La genèse de la boisson "absinthe"

L’histoire de l’absinthe démarre vraisemblablement fin du 18 ème siècle dans le Val-de-Travers en suisse dans le canton de Neuchâtel.

Le major Dubied, courtier en dentelle, aurait acheté à à la mère Henriod de Couvet la formule de son élixir de bonne santé.

Cet élixir à base d’absinthe était prescrit à l’époque par le médecin français Pierre Ordinaire, originaire de Franche-Comté et exilé en Suisse.

Le major Dubied, absolument pas au fait de l’art de la distillerie, s’associe alors avec Henri-Louis Pernod, 23 ans, fils d’un bouilleur de cru local.

Le jeune Henri ne se doute pas alors qu’il sera à la tête d’une dynastie de distillateurs leaders dans le domaine de l’absinthe.

La maison Dubied Père et Fils ouvre ses portes à Couvet en 1798.

L’élixir d’absinthe devient une boisson d’agrément abandonnant aisni son passé de « remède de grand-mère ».

Le succès est mitigé au début, puis va grandissant. Henri-Louis Pernod crée alors sa distillerie à Couvet. D’abord modeste, la distillerie s’agrandit plusieurs fois face à l’engouement de plus en plus important de l’absinthe.

Il décide alors de s’installer en France, pays du vin dont les habitants appréciaient également beaucoup l’absinthe. Il échappe par la même aux droits de douane.

Il installe la maison Pernod Fils à Pontarlier en 1805.

Durant 25 ans, l’absinthe se développera tranquillement comme boisson régionale en Suisse Romande et France-Compté, là en fait ou pousse la plante de grande absinthe entrant dans la composition de la boisson.

Le début de la notoriété et l'heure verte

La guerre d’Algérie en 1830 va contribuer à sa notoriété …

Lors de cette première conquête coloniale, les bataillons en partance pour l’Afrique, embarquent avec de l’absinthe qui a la réputation de protéger contre la dysenterie et malaria.

La cure préventive se alors transforme rapidement en rituel .. celui de l’heure verte … rapport à la couleur de la boisson.

Le Fée verte sera du voyage dans toutes les conquêtes française de Madagascar à la Cochinchine.

A l’époque, les succès des conquêtes françaises en Afrique et Asie attirent la sympathie des français.

Les militaires, symboles de la puissance coloniale et adulés par la population attirent les regards des consommateurs des cafés parisiens avec leur « heure verte ». La bourgeoisie s’entiche alors cette boisson et commence à « troubler l’absinthe ». Cela « fait chic » !

Hommes d’affaires, hommes de lettres et autres chroniqueurs de l‘époque s’emparent également du phénomène.

Ainsi Alphonse Daudet venait boire son absinthe blanche au café Tortoni, au grand dam des habitués de la Verte.

Ainsi, de 5 à 7 heures les Grands Boulevards parisiens cèdent au rituel de l’heure verte. Même les dames s’y mettent, délaissant leurs liqueurs pour l’absinthe.

Il faut dire qu’avec son rituel et son mode de préparation elle séduit un large public....